
Une Trouvaille Remarquable
Imagine, dans les sables égyptiens, au cœur de la Vallée des Morts, une équipe d’archéologues menée par Cédric Corbeil fait une découverte qui va ébranler les connaissances historiques sur les tatouages. Ils ont exhumé une momie avec des tatouages animaliers et géométriques datant de plus de 3300 ans, autour de l’époque de Toutankhamon. Cette momie de femme, découverte dans un état de conservation exceptionnel, arbore des dessins de vaches, babouins et serpents.
La Surprise de Deir el-Médineh
C’est dans l’ancien village des artisans, Deir el-Médineh, que cette momie tatouée a été trouvée. Historiquement, ce village abritait les ouvriers chargés de construire les tombes de la vallée des Rois et Reines. La momie était entassée parmi une centaine d’autres dans la tombe TT290, explorée à l’origine dans les années 1930 par Bernard Bruyères. Mais c’est seulement maintenant, grâce aux techniques modernes d’imagerie, que le vrai trésor a été révélé.
Les Détails Révélés
Les tatouages, une fois révélés grâce à un traitement informatique avancé des images, montrent des motifs profonds de l’Égypte pharaonique. Anne Austin, anthropologue, a été la première à noter les marques inhabituelles sur la momie. Les motifs incluent des yeux Oudjat, symboles de protection et de bonne santé, et des représentations du dieu Thot, dieu de l’intelligence et de l’écriture, souvent représenté par un homme à tête d’ibis ou par des babouins, qui sont également présents sur la momie.
Un Art Tatoué Ancien
Les Égyptiens utilisaient une encre bleue fabriquée à partir de plantes brûlées, une méthode similaire à celle des tatoueurs contemporains. Ceux-ci tatouaient des motifs géométriques et, comme nous le découvrons, aussi des motifs animaliers. Les tatouages de cette momie spécifique, allant de sa gorge à ses coudes, incluent également des cobras, des fleurs et des vaches, tous symboles de divinités et de concepts spirituels élevés dans l’Égypte ancienne.
Une Identité Possible
Les chercheurs suggèrent que cette femme pourrait avoir été une prêtresse ou une musicienne dédiée à la déesse Hathor, très vénérée à Deir el-Médineh. Les vaches tatouées sur son corps, faisant face l’une à l’autre, sont un hommage direct à Hathor, qui est souvent associée à la maternité et à la fertilité.
Cette découverte fascinante non seulement enrichit notre compréhension des pratiques culturelles de l’Égypte ancienne mais pose aussi de nouvelles questions sur le rôle et la signification des tatouages dans les sociétés anciennes. Qui sait quelles autres histoires ces tatouages pourront encore nous révéler?