
Lors de sa visite en Polynésie française, Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre de l’Éducation Nationale, a exprimé son soutien à la création d’un CAP dédié au tatouage. Cette déclaration, rapportée par Tahiti Infos, a immédiatement suscité de vives réactions dans le milieu du tatouage.
Une Proposition Surprenante
Durant son passage au Centre des Métiers d’Art de la Polynésie française à Papeete, Najat Vallaud-Belkacem a mentionné être favorable à l’instauration de ce CAP, qui serait reconnu aux côtés de trois autres CAP centrés sur l’art: le tressage, la sculpture et la gravure. « Si vous souhaitez, dans le cadre des procédures de votre territoire, demander l’équivalence de ces diplômes, mon avis sera enthousiaste et favorable, » a-t-elle déclaré.
Les Réactions du Monde du Tatouage
Cette initiative n’est pas du goût de tous dans la communauté du tatouage. Des figures emblématiques comme Tin-Tin, fondateur du salon parisien Tin-Tin Tatouages, ont rapidement critiqué cette idée. Présenté par lui comme « ridicule » lors d’une interview pour « La nouvelle édition » sur C8, Tin-Tin estime que le tatouage est une forme d’art qui ne devrait pas être standardisée par un enseignement académique formel. Il défend la vision du tatouage comme un art transmis par la pratique et l’expérience personnelle plutôt que par une formation académique rigide.
Une Division des Opinions
L’idée de Najat Vallaud-Belkacem soulève donc une question fondamentale : le tatouage doit-il être considéré et enseigné comme les autres formes d’art? Ce débat est d’autant plus pertinent que le tatouage gagne en popularité et en acceptation dans la société contemporaine. Cependant, pour les artistes comme Tin-Tin, le tatouage reste un art qui se vit et se transmet d’une manière bien plus personnelle et moins institutionnalisée.
La proposition de la ministre reflète une volonté de reconnaître et de formaliser les compétences artistiques polynésiennes, mais elle continue de faire face à une forte résistance de ceux qui voient le tatouage comme un art qui ne se prête pas à une standardisation académique.
Un Futur Incertain
La mise en place d’un CAP tatouage en Polynésie française sera-t-elle un pas en avant pour la professionnalisation du métier ou un frein à la créativité artistique? Seul le temps dira si cette initiative pourra coexister avec les traditions bien ancrées du monde du tatouage.